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Le viol au parapluie n'en est pas un (Besançon)
Deux copains étaient jugés mercredi à Besançon pour un acte barbare, qu'on pourrait qualifier de "viol au parapluie" : l'un d'eux aurait pénétré une femme avec l'embout d'un parapluie, sous le regard de son complice.
Un geste sauvage sur lequel l'accusation avait basé une grande partie de la plaidoirie... mais qui n'aurait jamais eu lieu!
Les faits remontent au mois de janvier 2007. Les deux amis, âgés de 20 ans à l'époque, avaient passé la soirée dans une discothèque bisontine avant d'être mis à la porte pour avoir provoqué une bagarre. Sur le parking, ils avaient rencontré une femme d'une quarantaine d'année, éméchée et allongée par terre. Les garçons avait prévenu un vigile, qui leur avait demandé de raccompagner cette femme chez elle.
Sitôt dit, sitôt fait, la passagère prend place à l'arrière. C'est là que les choses ont dérapé...
Le conducteur, un garçon jusqu'alors sans histoire, s'arrête près de l'église Saint-Louis, fait descendre la femme, lui pique son sac et la fait tomber. Puis il rentre chez lui, toujours avec son copain qui a assisté à la scène sans rien dire.
Peu après, les deux complices décident de retourner vers la femme, armés cette fois d'une bombe lacrymogène.
Le conducteur de la voiture a alors frappé sa victime au visage et au ventre, a baissé son pantalon et l'a violée : "Je lui ai demandé une fellation, elle gueulait, m'insultait, j'ai utilisé ma bombe, je l'ai agressé sexuellement" a expliqué le jeune homme à la cour.
Face à tant de violence, son copain n'a pas su quoi faire. "J'ai pris conscience de ce qu'[il] voulait lui faire quand je l'ai vu baisser le pantalon, je me suis tourné pour ne pas voir ni entendre. J'avais peur, j'ai honte de ne pas m'être interposé, je [lui] en veux de m'avoir fait vivre ça et je m'en veux de n'avoir pas bougé".
Voilà ce que les garçons ont avoué.
La victime a de son côté affirmé avoir été pénétrée avec un parapluie, ce que son agresseur a toujours nié.
Son avocate a quant à elle fortement utilisé cette accusation, et s'en est servi pour qualifier les deux jeunes gens de "bourreaux" et de "prédateurs", voire même de "barbares" et de "sadiques".
Mais voilà, le tribunal reste sceptique quant à la véracité de ce "viol au parapluie". La victime, par ailleurs très perturbée et incapable de se souvenir exactement des faits, n'a parlé du parapluie qu'après une suggestion du médecin expert. Aucune preuve de cet acte barbare n'a pu être trouvé (absence d'ADN notamment).
Le tribunal a donc préféré s'appuyer sur la vie (presque) sans histoire des accusés. Cette nuit de janvier 2008 a été qualifiée de "pétage de plombs" et la thèse du viol au parapluie a été abandonnée.
L'agresseur n'a donc été reconnu coupable que de violence et de recel, mais pas de viol. Il a été condamné à 7 ans de prison.
Son complice s'en sort quant à lui avec 18 mois de prison avec sursis et une mise à l'épreuve de trois ans. Il n'est accusé que de "non-assistance à personne en danger".
R. Hingray
Un geste sauvage sur lequel l'accusation avait basé une grande partie de la plaidoirie... mais qui n'aurait jamais eu lieu!
Les faits remontent au mois de janvier 2007. Les deux amis, âgés de 20 ans à l'époque, avaient passé la soirée dans une discothèque bisontine avant d'être mis à la porte pour avoir provoqué une bagarre. Sur le parking, ils avaient rencontré une femme d'une quarantaine d'année, éméchée et allongée par terre. Les garçons avait prévenu un vigile, qui leur avait demandé de raccompagner cette femme chez elle.
Sitôt dit, sitôt fait, la passagère prend place à l'arrière. C'est là que les choses ont dérapé...
Le conducteur, un garçon jusqu'alors sans histoire, s'arrête près de l'église Saint-Louis, fait descendre la femme, lui pique son sac et la fait tomber. Puis il rentre chez lui, toujours avec son copain qui a assisté à la scène sans rien dire.
Peu après, les deux complices décident de retourner vers la femme, armés cette fois d'une bombe lacrymogène.
Le conducteur de la voiture a alors frappé sa victime au visage et au ventre, a baissé son pantalon et l'a violée : "Je lui ai demandé une fellation, elle gueulait, m'insultait, j'ai utilisé ma bombe, je l'ai agressé sexuellement" a expliqué le jeune homme à la cour.
Face à tant de violence, son copain n'a pas su quoi faire. "J'ai pris conscience de ce qu'[il] voulait lui faire quand je l'ai vu baisser le pantalon, je me suis tourné pour ne pas voir ni entendre. J'avais peur, j'ai honte de ne pas m'être interposé, je [lui] en veux de m'avoir fait vivre ça et je m'en veux de n'avoir pas bougé".
Voilà ce que les garçons ont avoué.
La victime a de son côté affirmé avoir été pénétrée avec un parapluie, ce que son agresseur a toujours nié.
Son avocate a quant à elle fortement utilisé cette accusation, et s'en est servi pour qualifier les deux jeunes gens de "bourreaux" et de "prédateurs", voire même de "barbares" et de "sadiques".
Mais voilà, le tribunal reste sceptique quant à la véracité de ce "viol au parapluie". La victime, par ailleurs très perturbée et incapable de se souvenir exactement des faits, n'a parlé du parapluie qu'après une suggestion du médecin expert. Aucune preuve de cet acte barbare n'a pu être trouvé (absence d'ADN notamment).
Le tribunal a donc préféré s'appuyer sur la vie (presque) sans histoire des accusés. Cette nuit de janvier 2008 a été qualifiée de "pétage de plombs" et la thèse du viol au parapluie a été abandonnée.
L'agresseur n'a donc été reconnu coupable que de violence et de recel, mais pas de viol. Il a été condamné à 7 ans de prison.
Son complice s'en sort quant à lui avec 18 mois de prison avec sursis et une mise à l'épreuve de trois ans. Il n'est accusé que de "non-assistance à personne en danger".
R. Hingray
Publié le vendredi 11 décembre 2009 à 13h50