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Un terrain de sport
construit en toute illégalité. . .
Un petit pavillon blotti au fond d’une rue paisible du quartier des Tilleroyes. Délimitant la propriété, un mur de pierres sèches. De l’autre côté s’étend le vaste parc de Château Galland, un site qui abrite notamment l’A.D.A.P.E.I. et l’E.R.E.A., un centre de réinsertion géré par le Conseil régional.
Le parc, planté d’arbres centenaires, constitue un havre de paix dans ce site classé. Le pavillon de Nathalie et David Bressand ne pouvait donc être plus à l’abri des bruits de la ville.
Ce tableau idyllique s’est rapidement étiolé au cours de l’été lorsque les riverains de la rue Berthe Morisot ont vu débouler des engins de travaux publics venus abattre des dizaines de plantations, dont plusieurs de ces arbres centenaires, et apporter des tonnes de remblais pour rehausser et niveler le terrain en bordure du parc.
Le terrain de sport, une construction plutôt bien pensée, présente néanmoins un inconvénient de taille : il a été fait en dépit de toutes les règles en matière d’urbanisme. Sans déclaration de travaux préalable et qui plus est, sur un site boisé classé !
Rapidement tenus au courant de ces étonnants oublis, Nathalie et David Bressand, les voisins les plus proches, ont pris le taureau par les cornes. Ils racontent : “Quand on a vu que les arbres étaient coupés et que les services de la ville commençaient le terrassement, nous sommes allés au service de l’urbanisme en mairie. On nous a répondu qu’il n’y avait pas eu de demande de construction en ce sens.
Nous avons ensuite recontacté le service où on nous a répondu : “Je ne peux rien faire, c’est politique !” Puis nous sommes allés voir au plan d’occupation des sols pour nous apercevoir que ce terrain était inconstructible et qu’a priori, la ville était en totale infraction.”
Le mal était fait. D’après nos informations, la construction de ce terrain de sport a été décidée et financée en partenariat entre le Conseil régional (gestionnaire de l’E.R.E.A.) et la ville de Besançon.
Son coût - 110 000 euros - a été divisé en deux et l’utilisation de cette aire de jeux doit être partagée entre l’E.R.E.A. en semaine et en journée, et les enfants du quartier en soirée, le mercredi et le week-end.
Courant juin et juillet, plusieurs rencontres entre les riverains mécontents et les services de la ville n’ont fait que confirmer les torts des services municipaux. “Nous avons même lancé une pétition dans le quartier demandant plus de transparence dans les travaux : il n’y avait aucun panneau comme il y en a dans tous les autres chantiers.
Pire : il n’y avait aucune trace de ce chantier au service urbanisme de la ville, c’est un peu fort !” s’étonne David Bressand. Après une réunion des habitants du quartier le 15 juillet dernier, “on a réussi à faire cadenasser l’entrée et interdire l’accès au terrain.”
Au retour des vacances, nouvelle surprise : “L’entrée du terrain avait été forcée. Les jeunes jouaient au basket ou au foot jusqu’à 21 heures, voire minuit parfois. Certains soirs, il y avait jusqu’à 40 gamins ! Avec la disposition des immeubles en amphithéâtre, ça résonne, le bruit était infernal. Le 23 août, nous avons recontacté la mairie pour qu’ils ferment ce terrain.
Depuis trois semaines, plus personne n’y accède” ajoute David Bressand à demi-soulagé.
Actuellement, la vie du quartier est à nouveau paisible. Seulement, les riverains ont d’autres craintes. “Le remblai vient appuyer contre le mur de pierres sèches qui a déjà bougé depuis quelques semaines. Imaginez qu’un jour, il s’écroule sur un de mes enfants !”
Ce qu’attendent maintenant David et Nathalie Bressand ainsi que d’autres voisins proches, c’est la destruction pure et simple de ce terrain de sport. Une hypothèse improbable.
J.-F.H.
Article paru dans le numéro 48 (Octobre 2004) de La Presse Bisontine
Un petit pavillon blotti au fond d’une rue paisible du quartier des Tilleroyes. Délimitant la propriété, un mur de pierres sèches. De l’autre côté s’étend le vaste parc de Château Galland, un site qui abrite notamment l’A.D.A.P.E.I. et l’E.R.E.A., un centre de réinsertion géré par le Conseil régional.
Le parc, planté d’arbres centenaires, constitue un havre de paix dans ce site classé. Le pavillon de Nathalie et David Bressand ne pouvait donc être plus à l’abri des bruits de la ville.
Ce tableau idyllique s’est rapidement étiolé au cours de l’été lorsque les riverains de la rue Berthe Morisot ont vu débouler des engins de travaux publics venus abattre des dizaines de plantations, dont plusieurs de ces arbres centenaires, et apporter des tonnes de remblais pour rehausser et niveler le terrain en bordure du parc.
Le terrain de sport, une construction plutôt bien pensée, présente néanmoins un inconvénient de taille : il a été fait en dépit de toutes les règles en matière d’urbanisme. Sans déclaration de travaux préalable et qui plus est, sur un site boisé classé !
Rapidement tenus au courant de ces étonnants oublis, Nathalie et David Bressand, les voisins les plus proches, ont pris le taureau par les cornes. Ils racontent : “Quand on a vu que les arbres étaient coupés et que les services de la ville commençaient le terrassement, nous sommes allés au service de l’urbanisme en mairie. On nous a répondu qu’il n’y avait pas eu de demande de construction en ce sens.
Nous avons ensuite recontacté le service où on nous a répondu : “Je ne peux rien faire, c’est politique !” Puis nous sommes allés voir au plan d’occupation des sols pour nous apercevoir que ce terrain était inconstructible et qu’a priori, la ville était en totale infraction.”
Le mal était fait. D’après nos informations, la construction de ce terrain de sport a été décidée et financée en partenariat entre le Conseil régional (gestionnaire de l’E.R.E.A.) et la ville de Besançon.
Son coût - 110 000 euros - a été divisé en deux et l’utilisation de cette aire de jeux doit être partagée entre l’E.R.E.A. en semaine et en journée, et les enfants du quartier en soirée, le mercredi et le week-end.
Courant juin et juillet, plusieurs rencontres entre les riverains mécontents et les services de la ville n’ont fait que confirmer les torts des services municipaux. “Nous avons même lancé une pétition dans le quartier demandant plus de transparence dans les travaux : il n’y avait aucun panneau comme il y en a dans tous les autres chantiers.
Pire : il n’y avait aucune trace de ce chantier au service urbanisme de la ville, c’est un peu fort !” s’étonne David Bressand. Après une réunion des habitants du quartier le 15 juillet dernier, “on a réussi à faire cadenasser l’entrée et interdire l’accès au terrain.”
Au retour des vacances, nouvelle surprise : “L’entrée du terrain avait été forcée. Les jeunes jouaient au basket ou au foot jusqu’à 21 heures, voire minuit parfois. Certains soirs, il y avait jusqu’à 40 gamins ! Avec la disposition des immeubles en amphithéâtre, ça résonne, le bruit était infernal. Le 23 août, nous avons recontacté la mairie pour qu’ils ferment ce terrain.
Depuis trois semaines, plus personne n’y accède” ajoute David Bressand à demi-soulagé.
Actuellement, la vie du quartier est à nouveau paisible. Seulement, les riverains ont d’autres craintes. “Le remblai vient appuyer contre le mur de pierres sèches qui a déjà bougé depuis quelques semaines. Imaginez qu’un jour, il s’écroule sur un de mes enfants !”
Ce qu’attendent maintenant David et Nathalie Bressand ainsi que d’autres voisins proches, c’est la destruction pure et simple de ce terrain de sport. Une hypothèse improbable.
J.-F.H.
Article paru dans le numéro 48 (Octobre 2004) de La Presse Bisontine
Publié le mardi 2 novembre 2004 à 16h58