Marguerite Gagneur, dite Syamour

Marguerite Gagneur, dite Marguerite Syamour, voit le jour le 10 août 1857 à Bréry, Jura; fille de Wladimir Gagneur, ancien proscrit et député, et de Marie Louise Gagneur, écrivaine.

Sculpteur engagé vers les notions de la République et des Droits de l’Homme: laïcité, féminisme et pacifisme, elle sera l’auteur de très nombreuses oeuvres, la plupart se trouvant encore dans les communes du Jura (Saint-Claude, Poligny, Saint-Lothain, Salins-les-Bains).

Ses premières réalisations sont des oeuvres figurant la République; en bustes ou sur médaillons, elle choisit souvent ses propres traits et l'expression austère, avec la couronne de végétaux et bonnet phrygien selon la tradition républicaine.

Formée par Antonin Mercié (1845-1916), son maître sculpteur et Fouriériste, elle développe le goût du modelé sensuel et du mouvement par le rendu du drapé. Elle réussit notamment dans le traitement du plissé.

Elle expose au Salon des Artistes Français entre 1885 et 1912 ainsi qu'au Salon des Champs Elysées, à la Galerie Georges Petit et à l'Exposition Universelle de 1900.

Syamour vit avec sa mère à partir de 1890 au 6, rue du Val de Grâce à Paris, près du Jardin du Luxembourg, dans l'ancien hôtel de Mademoiselle de Lavallière. Elle installe un atelier de sculpture rue d'Assas (anciennement rue de l'Ouest) à Paris.

Alfons Mucha, père de l'Art Nouveau qui avait son atelier à proximité de l'appartement de Syamour entre 1898 et 1902, fera d'elle une lithographie: "Primevère" (1899). D'autres oeuvres de Mucha ont probablement Syamour pour modèle (petite bosse sur le nez, menton rebondi et regard que l'on peut comparer à son buste par Charles Tranquille Colas): Vitrail (1900), Le Lierre (estampe, 1901), La Dame à La Marguerite.

Elle s'éteint à Paris en mai 1945. Un dossier sur l'oeuvre de cette artiste peu reconnue se trouve au Musée d’Orsay, spécialisé dans cette période.

Elle repose au colombarium du Père Lachaise case 6345